Nombre de messages : 253 Date d'inscription : 10/10/2007
Sujet: LA NOVLANGUE Lun 11 Juil 2016 - 8:18
Manipulation et novlangue
Durée 4:47
0:01 Vous l'avez peut-être vu, le pouvoir fait un travail considérable sur les mots, il y a des mots qui disparaissent et des mots qui apparaissent régulièrement... 0:15 Les linguistes connaissent ça très bien; on pense avec les mots! Ce n'est pas le contraire; ce n'est pas: je pense une réalité sociale et je fabrique des mots, ça ne marche pas comme ça. C'est, il y a des mots, et avec ces mots, je peux penser une réalité sociale. Alors évidemment quand on m'enlève des mots et qu'on m'en met d'autres à la place... je ne pense pas de la même manière la réalité sociale. Je vais prendre un exemple parce que je sens que je parle chinois.
0:50Pour ceux qui sont assez vieux, ceux qui ont connu la guerre de 68, à l'époque il y avait un penseur qui s'appelait Marcus, Marcus qui nous avait prévenu, attention mes petits amis, nous sommes en train de vivre 68 dans le monde, ce n'est pas seulement en France... la toute dernière critique efficace du capitalisme, parce que on est en train de nous changer les mots, on est en train de enlever des concepts, qui permettent de penser négativement le capitalisme, et de nous donner à la place des concepts opérationnels; c'est à dire qui ne servent pas à penser, mais simplement à agir et qui le désigne d'une façon strictement positive. Je vais prendre un exemple parce que je vous sens perplexe. 1:38 Dans ces années là, les pauvres, quand on était travailleur social ou éducateur, on les appelait des exploités... ça ne nous causait aucun problème de les désigner comme des exploités, donc le les penser comme des exploités... "exploité", vous comprenez est terriblement embêtant pour le pouvoir, puisqu'il désigne la personne non pas comme un état, mais comme le résultat d'un processus qui est l'exploitation. Alors, évidemment, quand vous dites de quelqu'un que c'est un exploité, tout de suite vous cherchez qui l'exploite. "Comment, quelqu'un exploite ce type, où il est que je lui pète la gueule?". Alors le Pouvoir nous a fait comprendre (ça s'est fait très subtilement) que ça serait bien désormais, d'appeler ces gens là plutot, "des défavorisés". Alors, regardez bien, c'est très rigolo. Cest le même mec, dans la même situation, mais dans un cas, il a été exploité par quelqu'un et dans l'autre, il n'a pas eu de bol. "Qu'est ce que vous voulez qu'on y fasse, on ne va quand même pas aller faire chier le MEDEF parce que ce con n'a pas de peau?" 3:11 Il n'y a plus d'exploités, pourquoi? Parce que les exploités pose la présence d'exploiteur, et si on parle d'exploiteurs, on revient à la lutte des classes; donc on a remplacé "les exploités", par "des exclus"... C'est une substitution très intéressante pour le maintient de l'ordre, parce que les exclus, il n'y a pas d'exclueur, ça n'existe pas. Donc, les exclus, c'est leur faute, ils n'ont qu'à s'en prendre à eux mêmes; ça veut pas dire que l'on ne peut pas les aider, qu'on ne peut pas faire preuve envers eux de compassion; mot que l'on croyait disparu depuis le XIXe siècle, qui est réapparu dans le vocabulaire de G. Buch et de N. Sarkosy 3:56 Donc on remplace la lutte pour la justice, par l'action humanitaire, et la figure héroïque de l'homme du peuple... disons... Jean Valjean, elle a disparue au profit de la pauvre silhouette de l'exclus qui est un pauvre personnage sans papier, sans loi, sans droit, sans parole, sans domicile. 4:20 Mais, qu'est ce encore une fois, à l'origine de ces mots, à l'origine de ce langage? Il y a quelque part une fabrique avec des gars qui sont sur des planches, devant des ordinateurs en train de dire: - "Tient, au lieu de dire triomphe du libéralisme ou triomphe de la nouvelle forme du capitalisme, on va appeler ça "la crise"... ouais... ça va passer les gars... LA CRISE!!!" Et puis on essaie, on appelle Yves Montand. "Dis nous, comment tu dis la crise? - La crise! Quelle crise?"
Juvénal
Nombre de messages : 47 Age : 50 Date d'inscription : 06/12/2010
Sujet: Re: LA NOVLANGUE Lun 18 Juil 2016 - 8:48
Selon le dictionnaire de la novlangue (LIEN) ANTISÉMITE. Mot trompeur : aujourd’hui peut désigner (selon les tribunaux) toute personne critiquant une personne de religion ou d’origine juive, l’Etat d’Israël ou bien toute personne désignant l’identité juive d’une autre, à la condition qu’elle soit française de souche. Note : Les propos, écrits et comportements antisémites sont punis sévèrement par la loi ; cette sévérité est bien moindre cependant si leur auteur est d’origine immigrée et de confession musulmane.
Je ne vois pas ce que signifie l'idée "à la condition qu'elle soit française de souche" . Le mot ne concerne pas forcément une personne française de souche.
LA NOVLANGUE
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