Jésus et les Zélotes, de S.G.F. Brandon, aborde de fond ce problème longtemps négligé sinon censuré que posent pourtant les rapports de celui que les Chrétiens reconnaissent comme leur dieu et sauveur avec la résistance des Juifs contre la domination romaine.
Il est sans doute difficile d'associer l'idée d'un dieu s'incarnant pour le salut de tous les hommes et celle d'un choix politique national dans une des guerres les plus implacables que l'antiquité ait connue. Et les évangiles tardifs n'y aident pas. Pourtant, bien interrogés, les textes parlent, et de nouvelles dimensions apparaissent, qui conduisent à une lecture plus cohérente et plus riches des données premières du christianisme, cependant que se préparaient les affrontements qui finirent à Massada. On comprend mieux, par exemple, les raisons qu’eurent certains premiers auteurs (ainsi celui de l’Evangile de Marc) de voiler les positions anti-romaines des premiers compagnons du Christ. Et on voit sur quels points Judaïsme et christianisme se sont rapidement séparés, alors que Jésus, par tant de ses aspects, appartenait en propre à la tradition religieuse Juive.
Source : Jesus et les Zelotes de S.G.F. (Quatrième de couverture)
Ed. Flammarion – Idées et recherches