Un très ancien texte raconte :
Enki, le dieu des eaux fertilisantes à porté son regard sur l’Euphrate. Il s’est dressé fièrement comme un taureau fougueux, il a pointé son membre, et répandu sa semence. Il a rempli l’Euphrate d’une eau étincelante, le Tigre ensuite s’est soumis à lui comme à un taureau impétueux qui apporte le présent nuptial.
La terre douce, la vache féconde, sont imprégnés de la riche semence du ciel.
Dans la joie, la terre a donné naissance aux plantes de vie, dans la luxuriance la terre a laissé couler la bière et le miel...
Après trois millénaires d’existence et de rayonnement, l’antique civilisation mésopotamienne s’est enfoncée au début de notre ère dans les sables et l’oubli.
La Mésopotamie (en grec, le pays entre les deux fleuves) est restée pendant deux mille ans, un coin de désert complètement abandonné.
Au XIXe siècle des savants commencent à se questionner sur la réalité historique des récits bibliques; Ils s’intéressent à l’existence des Assyriens, dévastateurs du royaume d’Israël et à leur capitale NINIVE.
Ils cherchent des traces de la tour de Babel et de la cruelle Babylone dont le nom apparaît tout le long de l’Ancien Testament.
La résurrection de la civilisation mésopotamienne a d’abord été l’œuvre d’érudits et de déchiffreurs.
Tout a vraiment commencé avec l'étude d'inscriptions cunéiformes gravées en trois langues sur le tombeau de Darius, près de Persépolis.
En cherchant à y repérer les noms des rois perses cités par les historiens grecs, en procédant par hypothèses, déductions et tâtonnements, Georges Grotefend, un professeur allemand, découvre les premières pièces d’un puzzle complexe.
En 1803, il jette les bases du déchiffrement de langue totalement inconnu.
Il avait déjà repéré qu’une de ces trois écritures cunéiformes était identique à celle gravée sur des tablettes, des briques et des cylindres rapportés par des voyageurs, et qu’elle devait être l’écriture des assyriens et des babyloniens.
Trente ans plus tard en 1835 un jeune officier anglais Henri Rowinson, entreprend au péril de sa vie, la transcription acrobatique d’une autre série de textes.
Après douze ans d’efforts pour déchiffrer la première écriture en ancien perse, Rowinson se rend compte que la version assyrienne ne comporte pas l’alphabet auquel il s’attendait, mais un système complexe de syllabes, d’idéogrammes.
Je reconnais humblement qu’après avoir identifié chaque signe, chaque mot assyrien, dans lequel je découvrais un indice dans les inscriptions trilingues, j’ai été mainte fois tentées de renoncer de poursuivre les recherches ; je désespérais d’obtenir la moindre conclusion satisfaisante.A la même époque, le consul de France à Mossul, Paul Emile Botta entreprend des fouilles avec l’espoir de retrouver Ninive, la grande capitale assyrienne ; mais il ne réussit à mettre au jour que quelques briques.
Voyant sa déception, un artisan l’invite à venir chez lui, son village ‘Khorsabad’ était bâti sur les ruines d’un ancien palais assyrien.
Botta note dans son journal : « J’ai fait déblayer avec d’autant plus d’intérêt que je veux être le premier qui ait découvert des sculptures que l’on puisse rapporter à l’époque où Ninive était florissante. »
Quelques-uns unes des plus belles pièces de ces premières fouilles sont expédiées en France.
En 1847, cinq ans seulement après leur découverte, le musée du Louvre les accueillent et inaugure son département assyrien.
« L’Assyrien ressemble à un cyprès, un cèdre aux belles branches formant une forêt ombreuse, et d’une taille si élevée que son sommet serait dans les nuages. Les eaux l’ont fait grandir et ses racines s’étendent jusqu’aux grandes eaux.Aussitôt connu les premiers succès de Botta, La Mésopotamie devient un champ de recherches archéologiques où va se développer la rivalité franco-anglaise.
Venant de Perse, un jeune aventurier anglais Rawlinson s’enthousiasme pour le travail de Botta, il commence à explorer à son tour la région de Mossul.
Dès les premières fouilles, d’importantes pièces furent mises au jour. Quand ils aperçurent la tête, les bédouins tombèrent en prière et crièrent :
« Ce n’est pas l‘œuvre de la main de l’homme, mais de ces géants infidèles dont le prophète a dit qu’ils étaient plus grands que le plus haut des palmiers ! » Henri Rawlinson maintenant capable de lire l’écriture cunéiforme, rejoint Layard. Ils s’aperçoivent assez vite que ce n’est pas Ninive qu’ils sont en de dégager, mais les palais des rois assyriens de Nimrud.
« Moi, roi d’Assur et roi du monde, à l’ordre de mon dieu et pour l’édification de mon propre palais, j’ai fait briser et extraire à pics et à pioches l’albâtre des montagnes, par les habitants des contrées ennemies faits prisonniers par moi, en vue de préparer les grands taureaux qui protègeront mon palais.
Il fallait emmener le taureau jusqu’au fleuve, se souvient Layard. Quelques trois cent hommes tiraient la charrette. Après avoir amarré le radeau porté par six cent autres, je donnais deux boutons au pilote qui les sacrifia pour assurer le succès du voyage. Je songeais au destin de ces œuvres qui s’éloignaient au fil de l’eau vers le cap de Bonne Espérance pour le British Muséum.
En 1850, à l’emplacement même où Botta fit sa première tentative infructueuse, Layard trouve enfin les vestiges de la légendaire Ninive. Dans le palais du grand roi assyrien Assurbanipal il met au jour des milliers de reliefs.
Une autre surprise exceptionnelle attend Layard il dégage la bibliothèque du roi Assurbanipal renfermant près de 30 000 tablettes et morceaux de tablettes.
Grâce aux 500 œuvres réunies dans cette bibliothèque au VIIe siècle avant notre ère, on a découvert toute la richesse de la vie intellectuelle, littéraire et religieuse des Mésopotamiens : Histoire, grammaire, mathématiques, astronomie, médecine, traités divinatoires, chants religieux et mythes.
« Tu connais la ville de Shuruppak au bord de l’Euphrate hantée par les Dieux ? C’est là que l’envie prit au plus grand dieu de provoquer le déluge…
- Démolis ta maison pour te faire un bateau, renonce à tes richesses pour te sauver la vie… »Lien → Suite 2/5
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